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23 septembre 2008 2 23 /09 /septembre /2008 10:12

Burundi-trip Burundi-trip

Depuis le temps qu’on m’en parle du Burundi…que ce soient les muzungos croisés à Kigali ou les Burundais rencontrés à Lille, on ne tarit pas d’éloges sur ce petit pays inconnu du grand public. Il fallait donc que j’aille voir de mes propres yeux les sourires des Burundais et les plages de Bujumbura.

Une belle brochette internationale, Nina allemande, Rebecca américaine et Marine française se mettent donc en route pour passer trois journées à Bujumbura et se relaxer un peu. 7 heures de bus qui passent en un éclair et nous voilà dans un pays étranger, dans une ville plate (quelle surprise après les collines de Kigali) située au bord d’un immense lac. Et il fait vraiment plus chaud qu’au Rwanda.

Sans rentrer dans les détails de ces trois jours, je peux juste dire que nous avons passé des moments superbes. La famille d’un ami Burundais de Kigali (dont j’avais initialement rencontré le frère à Lille en Mai dernier) nous a accueillies les bras grand ouverts. Incroyable. Reçues comme des reines, avec toute la gentillesse et la chaleur possible. Comme si on était dans notre propre famille. Guy Daniel le cousin nous a trimbalé de la plage à l’université, nous a fait découvrir les endroits sympas pour boire un coup, nous a donné des explications sur son pays…Lisette la sœur nous a emmené au marché pour négocier les tissus, nous a fait visiter le centre-ville, nous a ouvert sa maison et offert son amitié.

Un pays qui sort tout juste de 13 années de guerre. Et on se ballade dans les rues, on aperçoit la pauvreté bien sur mais les gens sourient et vont de l’avant. On ne voit pas vraiment les traces du conflit, même si il est évident qu’en quelques jours passés dans la capitale nous ne pouvons tout voir et comprendre. Mais je pensais quand même ressentir ce passé (récent) douloureux plus que cela.

Les plages de Bujumbura sont magnifiques : on se croirait au bord de l’océan. Il y a de grosses vagues, du vent…rien à voir avec l’eau des lacs vus auparavant. C’est bon d’être assise dans le sable et écouter le bruit répétitif des vagues s’échouant sur la rive. C’est revivifiant de plonger tête la première dans l’eau et de se marrer comme une gamine. De mettre sur le bout du nez la crème solaire nivea qui rappelle tant de souvenirs d’été de l’enfance. Kigali me semble bien loin…

Trois jours c’est forcément trop peu pour découvrir un pays. Mais assez pour laisser sur la langue un gout particulier. Une envie de revenir. Des odeurs de voyages. Des plans sur la comète aussi, de revenir plus longtemps… mais finalement pourquoi pas, la vie est encore longue ! Nous repartons charmées de haut en bas, les poches pleines de nouvelles adresses, 3 ou 4 kg en plus (avec tout ce qu’ils nous ont donné à manger de délicieux), le cœur joyeux mais un peu serré de quitter l’endroit.

Murabeho Burundi. Mukomera !

 

Petite anecdote marrante de la semaine dernière. En l’espace de quelques jours, 4 différents copains/copines que je n’avais pas vus depuis quelques semaines m’ont fait la même réflexion. « Oh Marine you grow fat ! » ou alors « Marine you are fat » (aussi sympa dans le genre..). Et moi la première fois déstabilisée essayant de trouver des excuses, de dire mais non…et tentant d’expliquer que dans le muzungo world ca ne se fait du tout de dire ca à une fille, aussi directement, enfin que ca ne fait pas plaisir du tout. « Ah yes ? And why ? ». « Because all girls want to be skinier and not fat! » “Oh ok…strange.” Au bout de la troisième réflexion je me rends à l’évidence, j’ai pris des kilos… Alors quand on me fait une remarque je souris de toutes mes dents et dis « It’s because I’m happy » et je m’amuse toujours plus de la manière directe qu’ont les Africains de dire les choses. Mais bon du coup je suis largement au courant que j’ai un peu grossi, donc si en revenant dans le muzungo world on pouvait éviter de me le rappeler ce serait super ! J

 

 

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8 septembre 2008 1 08 /09 /septembre /2008 17:58
   Si une chose m'a marqué en Ouganda, ce sont bel et bien les trajets en bus que j'ai fait durant la semaine. Je pense que je n'avais jamais passé autant de temps les fesses posées sur une banquette inconfortable à regarder des paysages. Voici les trajets les plus marquants de la semaine.

      Le premier que je retiendrai est celui me menant de la frontière ougandaise à la capitale. Je me lève avant le soleil, pense être en retard et cours prendre le bus. Je suis dans les premières. Les gens arrivent petit à petit, au compte goutte, amenés par les vélos taxis ou les motos. Je patiente dans le froid du matin. Le bus s'emballe et je nous vois partir avec soulagement. Seulement la surprise c'est que le bus s'arrête tous les deux mètres pour prendre des nouvelles personnes: ils ne se sont pas dit que ce pourrait être efficace d'avoir un seul arrêt de bus! Bref, nous mettons 3-4 d'heures à sortir de la ville et nous remontons les collines, passons au dessus des nuages. Souffle coupé, visage collé contre la vitre pour ne rien rater de cette beauté. Puis après les montées ou le bus galère viennent les descentes et les grandes routes ou je commence à prier Dieu de m'accorder encore quelques années de vie. D'une ca va vite. De deux il y a des énormes trous sur la route donc le chauffeur tente de les éviter en passant par les bords en terre: résultat le bus penche une fois à gauche, une fois à droite. Ajoutez à cela que les ougandais roulent comme les anglais, à gauche et quelques camions de pétrole renversés sur la chaussée, vous aurez un aperçu du paysage. Heureusement ma voisine est charmante et m'accompagne aux toilettes pendant les pauses, me briefe sur les prix des bananes grillées et des chappattis vendus aux fenêtres du bus. Finalement malgré les grosses frayeurs les 8 heures de bus sont passées rapidement. On ne se lasse pas de regarder les paysages qui changent au fur et à mesure qu'on s'enfonce dans les terres ougandaises (du vert puis du sec, des villes sales, puis des petits villages). Pas possible de lire, ni de dormir. Ce n'est pas grave, on emmagasine des milliers d'images, la tête se remplit avec des dizaines de pensées différentes. Et c'est agréable. L'entrée dans Kampala est un gros choc: on met prés d'une heure à atteindre l'arrêt de bus, le trafic est immense, il y a des gens partout et des fortes odeurs de gaz. Mais au moins je peux me dégourdir les jambes.

       Deuxième expérience en compagnie d'Edith. Nous nous levons tot et quittons notre fabuleuse et luxueuse guest house de Kampala pour attraper un bus direction le Nord Ouest du pays. Nous sommes vers 8h à la gare routière. On nous dit que le bus arrive dans une demie heure, nous payons notre ticket. Finalement nous partirons de Kampala 4 heures plus tard: pendant 4 heures, ne sachant pas si le bus allait arriver dans quelques minutes ou dans plusieurs heures, nous avons pris notre mal en patience dans cette gare routière bondée, sur polluée ou les odeurs sont insupportables et les déchets une vraie moquette. Nous avons cru devenir dingue. Une fois montées dans le bus nous avons constaté que les gens faisaient un concours pour faire rentrer le plus de choses possibles dans l'engin. Incroyable: sacs, valises, enfants, mémés. Tout le monde s'entassait. Dans un autre bus ils nous rajouteront 4 ou 5 poulets ce qui vaudra de gros fous rires à Edith qui n'avait jamais vu cela en Tanzanie! Et on se retrouve en sandwich entre la vitre et les fesses de quelqu'un. Combien de temps à tenir? Seulement 4 heures, pas de soucis! Formidable leçon de patience à l'africaine...pas facile pour deux muzungo habituées au TGV Paris-Lille...

      Dernière expérience qui vaut le détour: entre Masindi et Butiaba près du lac Albert. Nous trouvons une voiture à 7:00 du matin qui va dans notre direction. Nous hésitons 30 secondes vu l'état du véhicule mais nous n'avons pas vraiment d'autres alternatives. L'animal en question est une vieille voiture dont le coffre tient encore grâce à une ficelle. Nous commençons le périple à seulement 6 personnes, 3 derrière, 3 devant. Des fortes odeurs de poisson envahissent tout l'espace. Si tôt et avant le petit déjeuner c'est franchement moyen. Sur la route le "taxi" s'arrêtera pour laisser des gens et en prendre d'autres. L'apogée du voyage sera le moment à 9 dans la voiture. Et le passager à qui nous avons décerné la médaille d'or fut celle qui est quasiment montée sur les genoux du conducteur. Ou le conducteur était sur ses genoux, ce n'était pas très clair cette affaire!

     Il y a eu beaucoup plus de choses différentes et très drôles, mais je devais quand même faire une sélection du top 3! Si mes calculs sont bons, j'ai passé 40 heures de ma semaine dans des bus. Plutôt pas mal comme score!
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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 22:56
        Amazing-Uganda Amazing-Uganda

            Home sweet home me voilà de retour sur ma merveilleuse et silencieuse colline de Kigali... Quel choc après une semaine de folie en Ouganda, quel décalage pour des pays voisins... 
       Retrouvé Edith à Kampala et nous sommes parties, sacs au dos, sur les petites routes de ce pays inconnu. 2 filles en Afrique de l'Est, un peu fauchées, beaucoup radines, envies d'aventures, de rires et de rencontres: ce n'était pas triste!!

       Pour faire bref, voici un apercu des choses entreprises, endroits admirés, fous rires et autres droles de choses qui nous sont arrivées.
            Heures et heures de bus, km sur des routes en terre, en goudron, avec ou sans trous, avec ou sans poulets, parfois avec ou sans les fesses de quelqu'un dans la tete :) Après-midi stop sur un sentier de foret, marché d'enfer, d'une camionnette de produits de beauté, au chef de district et son taxi en passant par le camion de bouteilles vides.
             Chambres d'hotels vraiment cheap...le lit qui se réduit au fur et à mesure, les toilettes dans la chambre et les cafards dans la douche..mais toujours des gens accueillants et super sympas aux différentes réceptions.
           Les lacs...Victoria, Bunyone, Albert. Moments magiques assises auprès de l'eau, se faisant chauffer par le soleil, caressées par le vent, accompagnées par les discussions des pecheurs, se baignant (pour Edith!). Paysages à couper le souffle. Sensations de bien etre profond...près de l'eau.
            Marches...au bord des lacs, dans les villages, sur des petites routes, dans une magnifique foret, dans les collines de Kabale district toute seule avant de rejoindre Edith. Agréable...toujours un sentiment de sécurité. Les gens nous saluent, nous indiquent la route, je rassure Edith qui après trois mois en Tanzanie n'a plus l'habitude de marcher la nuit dehors.
             Shakira rencontrée au bord du lac: elle est belle dans sa robe bleue d'écolière toute simple. Elle rigole tout le temps, s'amuse à me faire des tresses et à se pendre aux bras d'Edith. Elle est un condensée de joie de vivre et de simplicité. Elle n'a que 12 ans et pourtant elle pose des questions censées, sait prendre le temps d'écouter. Elle nous fait découvrir son village, sa mère et sa maison, toute fière...Elle veut devenir pilote. 
             Soirée et matinée passée devant le Lac Victoria avec un groupe de jeunes israéliens qui nous ont ouvert leur maison. Trois jeunes qui construisent un bateau dans un village du coin pour ensuite voyager sur le lac. Au programme, échanges sur nos cultures, nos voyages, reves éthiopiens, bouffe israélienne, cours de cuisine de chapati dans le village d'en dessous...
             Gros gros fous rires à plusieurs reprises lorsque des gens viennent nous réveiller sans raisons en pleine nuit (alors que ce n'est pas vraiment drole à la base...!). 5 heures du mat' dimanche matin. On tambourine à la porte: "Mam it's 5 o clock" alorsmoi "Yes and?" "Yes it almost 5" "Ok thank you" "Bye". Aucun sens!! Sinon on a aussi eu à 7 h du mat' un matin on ou avait décidé de dormir un peu plus: boum boum boum. Je me lève ouvre. Une gamine d'une dizaine d'années qui me dévisage sans rien dire. Moi mal lunée "Yes what do you want?" ---silence--- "Ouhouh what do you want from me?" et elle répond: "Nothing mam just wanted to greet you" et j'hallucine "Ok bye..." et rejoint Edith dans la chambre qui se marre comme un dindon sous les draps! Ils sont fous ces ougandais..Ou dans le village de pecheurs le manager du "lodge" (enfin de lhotelmiteux ou on dormait) qui débarque dans notre chambre à 4:45 am en cirant "Musungo wake up!!" pour qu'on ne loupe pas le bus. Bus qui klaxonnait comme un malade depuis déjà 10 mn. Sure que tous les poissons du lac étaient déjà au courant que le bus pour Kampala partait bientot. 
             La capitale ougandaise justement...mis du temps à me débarasser d'un sentiment d'oppression constant. Poussière, pollution à outrances, odeurs de déchets partout, pauvreté plus violente qu'ailleurs, à parfois couper la vue et le souffle. Trafic incroyable, ville hyperactive, hyperbondée. Monde monde monde. Jamais ressenti un tel sentiment de surpopulation. Magazins ouverts 24 sur 24, La nuit n'existe pas....

      Voilà en vrac quelques fragments de ce très très chouette voyage, meme s'il y en a beaucoup d'autres.. Si on ne fait pas ce genre de voyage à 20 ans, quand donc??

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30 août 2008 6 30 /08 /août /2008 22:38

.....meme si on aimerait envoyer tout le monde au diable..

     Tellement contente d'accueillir Edith, copine de l'IEP, pour une semaine au Rwanda. Faisant un stage avec le Tribunal pour le Rwanda basé à Arusha, elle a droit à un billet d'avion pour Kigali. Donc elle saute sur l'occas et on se prévoit une petite semaine Rwanda-Ouganda, tranquilles...je suis heureuse de prendre des vraies vacances, loin de Kigali, du bureau, des projets meme si tout cela me tient très à coeur. Parfois il faut savoir prendre l'air pour mieux apprécier son quotidien. Du coup vendredi matin je me lève toute motivée et pars la chercher à l'aéroport. Ca dure, ca dure, je vois les bagages déjá tous arrivés mais aucune personne des Nations Unies. Le temps passe, passe, l'heure tourne et Marine piétine dans le seul hall de l'aéroport. Une heure après l'arrivée de l'avion un gars vient me demander si je suis bien Marine et m'annonce que les autorités rwandaises ont refusé l'entrée d'Edith sur le territoire. Visa pas valable. Et elle a la malchance d'etre francaise. Les bureaux de de l'ONU à Arusha lui ont assuré qu'elle n'aurait aucun problème. Mon oeil....ils l'ont remis illico presto dans l'avion du retour et avant meme que j'ai eu le temps de dire oups, Edith regagnait le ciel pour la Tanzanie.

       Première réaction: connards de gouvernement, de gardes, de gens des nations unies, de politiques, d'ambassadeurs, de diplomates!!!!! Pourquoi est-ce que c'est nous qui devons payer pour vos conneries et vos disputes?
        Deuxième réaction: mais c'est horrible je dois absolument partir en "vacances", c'était prévu dans ma tete je ne veux/peux pas y renoncer. Mais je ne vais quand meme pas voyager toute seule??

     C'est drole comme quand on a des plans bien fixes et précis dans sa tete, qu'on les attend et qu'on se réjouit,et que d'un coup ils tombent à l'eau, on a l'impression que tout est nul, pourri gaché, rien n'est possible. Que rien ne pourra etre mieux que ce qui était prévu. Alors on apprends à faire face à l'imprévu, à aviser, á trouver des alternatives. Et le plus drole c'est de se rendre compte que c'est souvent encore plus chouette comme cela...mais on a un peu du mal à l'admettre :)

       Du coup Marinchen a fait son sac à dos. Départ à 8:00 direction Ouganda! Première étape seule, à Kabale trois heures de bus de Kigali. Chouette lac où aller faire des balades, nuit dans une sorte de musée hotel qui monte des projets culturels dans le coin. Puis cap sur Kampala ou je suis censée retrouver Edith. Elle sera venue de l'autre coté, du Kenya par bus. Et après je ne sais pas....surprises... est-ce que je pousse jusqu'à Nairobi avec Edith pour aller voir un copain à elle? Est-ce qu'on voyage à l'intérieur des terres, est-ce qu'on prend le bateau sur le Lac Victoria? On verra. C'est plutot étrange car je me sens stréssée de partir à l'aventure, d'abord toute seule. Rwanda et OUganda il n'y a pas de pays plus surs pour une voyageuse seule dans toute l'Afrique de l'Est! Mais c'est juste un sentiment qui s'est logé dans le bas du ventre. Je me suis ramollie en restant à Kigali trop longtemps. Aller let's go and see how dance Ugandan people...

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9 août 2008 6 09 /08 /août /2008 10:15

             Training à Ndego Training à Ndego 

              Nous y retournons! Cela fait exactement 4 semaines que nous avons découvert le petit village d’Humure au Sud du parc national d’Akagera. J’avais décrit mes impressions et ma joie de découvrir cette partie du Rwanda. C’est en effet sur les chemins de ce village que j’avais eu mon « déclic » et mes premières sensations de bonheur africain ! Cette fois-ci Cécile ne nous accompagne pas et nous serons seulement 3: Tanja, Ngabo et moi-même. Tanja a travaillé durant les semaines précédentes sur un concept pour « entraîner » les communautés ou nous voulons développer un projet. On parle de Training en général. Sous ce terme un peu vague on comprend l’échange d’idées, d’envies et la mise au point d’un projet, d’un tour en commun. Nous sommes tous excités à l’idée de retrouver les habitants si chaleureux de ce village mais aussi curieux de voir comment mettre la théorie en pratique. Si nous savons que les 20 pages du concept ne sont réalisables que dans un « perfect world » comme nous le disait notre boss avant de partir, nous espérons quand même avoir de bons résultats. Le lundi est occupé par la rédaction du programme, du budget et des courses pour les jours à venir. Il faut penser aux carnets et stylos à distribuer aux gens, au crédit de téléphone, aux nombreuses bouteilles d’eau, à un grand panneau pour que tout le monde puisse voir. Le DED (Deutsches Entwicklungsdienst – Service de développement Allemand) finance notre projet de A à Z.

 

            Le trajet aller n’a pas été de tout repos. Failli avoir un accident à cause d’un vélo un peu fou, puis la voiture qui à du avoir aussi peur que nous ne voulait pas redémarrer : deux heures d’attente dans un bled. Bref la mauvaise humeur a failli s’installer. Heureusement de succulentes brochettes, le sourire et l’accueil des gens sur le chemin ainsi que la beauté du paysage nous font reprendre du poil de la bête ! Cela fait déjà 4 fois que je passe par cette route mais je ne me lasse pas de regarder…j’aime tellement le rouge de la terre qui se mêle au vert des bananiers. La fleur d’une couleur particulière qui se détache du paysage, et le visage étonné des enfants qui hurlent « Musungo Komera » (blanc sois fort !! sorte de formule de bienvenue) Nous arrivons dans l’après-midi à Humure et Ramiro accueillis par l’équipe de Care International, dont Betty avec qui nous avions particulièrement sympathisé la dernière fois. En deux trois mouvements elle regroupe la vingtaine de personnes avec qui nous voulons faire le training et organise les journées à venir. Heureusement qu’elle nous apporte son aide, elle travaille ici depuis près d’une année et connaît le village comme sa poche. Pendant ce temps nous rencontrons Emmanuel, chargé de la sécurité économique aussi chez Care. Il nous explique son job ici : il visite chaque association et tente de leur apprendre ce qu’il nomme «la culture de l’épargne ». Comme il n’y a ni banque, ni institut de micro finance dans le coin (suite à une faillite généralisée en 2004) les gens tentent de s’en sortir par leurs propres moyens. Chacun amène une certaine somme chaque semaine (montant très modeste entre 50 et 200 FRW ce qui fait entre 5 et 20 centimes environ) et au bout de quelques semaines l’association a assez pour pouvoir faire crédit à l’un de ses membres. Le membre en question doit avoir expliqué son projet, ses plans et pourquoi il est important de lui accorder ce crédit. L’association décide ensuite à la majorité si on doit ou non lui accorder le prêt. Bien sur les projets restent à très petite échelle mais c’est intéressant de voir comme les gens veulent s’en sortir et sont solidaires. Le soir nous dormons dans le village d’en face. Pas d’électricité dans le village donc cuisine au feu de bois, avec tous les légumes locaux, un bout de chèvre…Betty nous accueille chez elle et nous mangeons là avec tous les gens de Care et deux étudiantes (une canadienne et une rwandaise) qui sont ici pour faire des recherches sur les réfugiés et pour évaluer l’efficacité du projet de CARE ici. C’est très chouette, nous échangeons sur divers sujets (« Quoi Tanja tu es athée ???? Comment fais tu pour vivre sans croire en rien ??? »), rigolons, j’apprends de nouveaux mots de kinyarwanda… et nous allons nous coucher déjà bien lessivées.

 

            7h30 premier repas de la journée. Je ne peux pas appeler cela un petit-déjeuner, ce serait faire offense aux croissants et au beurre. Ici on mange seulement deux fois par jour. Le matin avant 8 heures et le soir après 20heures. Et la même chose : un mix de patates, bananes, aubergines, haricots, poisson, viande, manioc, épinards, riz, pâtes selon l’humeur. Entre les deux un ou deux beignets aussi consistants qu’un brique du Chnord pour bien te caler. Donc je commence ma journée le ventre rempli de choux et de riz à la tomate. Il faut compter entre 30 minutes et une heure de retard à tout RDV. Ici n’échappe pas à la règle. La première journée sert à faire parler les gens. Sur leur village, ce dont ils sont fiers dans leur communauté, ce qu’ils aimeraient montrer à des gens de l’extérieur. Ils travaillent en petits groupes. Pleins de choses ressortent : la technique traditionnelle de fabrication du beurre, les habits confectionnés pour les bébés, la solidarité entre les personnes, leur histoire personnelle mouvementée entre la Tanzanie et le Rwanda. Nous mettons au point une carte du village ou chacun vient ajouter les endroits qu’il pense important ou dignes d’intérêt. L’après-midi est destinée aux rêves. Quels sont leurs projets pour le futur, leurs rêves (inzozi) ? On trouve de tout encore une fois, mais les rêves qui reviennent le plus souvent se situent au niveau de l’éducation pour les enfants (une école moderne dans le village…) et des moyens à disposition des coopératives. Nous identifions les projets qui concernent directement le tourisme et ceux qui sont réalisables à plus long terme.

 

A la fin de la journée, Betty nous emmène, Tanja et moi nous balader auprès du lac. Magnifique moment. Lumières de fin de journée, celles que je préfère. Les couleurs les plus belles que l’Afrique peut offrir : le vert des arbres et des roseaux, le jaune des herbes sèches, le rouge de la terre encore et toujours, les différents bleus du lac et du ciel. Des enfants nous accompagnent tout le long, pieds nus, habits troués, visages sales mais tellement souriants. Toujours prêts à rire, chanter, poser fièrement devant l’appareil photo puis s’enfuir en courant quand je mime de vouloir les attraper. Ils sont incroyables. Il y a aussi les chèvres qui soulèvent tant de poussière sur leur passage, les belles vaches rwandaises avec leurs cornes imposantes. Nous entendons les hippopotames mais impossibles d’en voir un de près. C’est peut être mieux comme cela. Les animaux du lac ne semblent pas toujours être les meilleurs amis des habitants : Betty nous raconte quelques histoires pas vraiment drôles. Deux heures de balade, encore un de ces moments si précieux ou je me sens au bout du monde, et pourtant dans une totale sérénité. En paix avec moi-même et le reste du monde. Ou on a l’impression qu’on a besoin de rien d’autre que cet endroit.

 

            La nuit est mouvementée, chambre presque sans ouvertures, gorge sèche, deux allers retours aux toilettes (petite vessie oblige après deux verres de thé), toilettes qui sont d’ailleurs dans un état pitoyable, je suis presque prête à rejoindre Pékin s’il y a une épreuve d’apnée au programme, et pour finir une de ces draches !! Avec un toit en tôle je peux vous assurer qu’il est impossible de fermer l’œil. Ou alors juste pour prier que le ciel ne nous tombe pas sur la tête ! Enfin bref !

 

            Dernier jour, second jour de training nettement moins productif j’ai l’impression. Peut-être parce que je me sens malade et pas dans mon assiette. Encore du retard, les gens sont lents et mous. Chacun présente son association, ce qu’ils pourraient proposer et ce dont ils ont besoin. Il y a de chouettes idées. Nous allons emmener les touristes voir comment les gens récoltent le miel dans des ruches maisons, comment on prépare du savon à base de fruits et d’herbes, comment le lait est utilisé par les gens, comment les femmes tissent des paniers et tricotent des habits pour les nouveaux-nés, comment le menuisier fabrique le jeu de bille traditionnel rwandais. Une vieille propose de monter une pièce de théâtre pour mettre en images leur vie de déplacés. On réfléchit à un endroit ou les faire manger, peut être même dormir. Idée de faire un feu de camp, de la danse, des contes. Nous notons les besoins de chacun, en temps et financiers. Les numéros de téléphone aussi. L’après-midi est déjà avancée et nous avons 4 bonnes heures de route pour rejoindre Kigali ce soir. Donc nous ne traînons pas et après avoir remerciés notre chère Betty et pris congé de tous les gens, nous repartons à la maison, le corps plein de fatigue et, je dois avouer, contents de retrouver le confort de la ville. Mais la tête aussi remplie de bonnes choses et plus que jamais l’envie dans le cœur de mener ce projet à bout pour que les gens de cette communauté puissent en toucher des bénéfices. Nous projetons de revenir dans 3 ou 4 semaines, histoire de réfléchir entre temps à ce que nous pouvons faire comme tour, quelles sont les possibilités financières, faire des recherches de fond sur la question des réfugiés, peut être aussi faire un peu de marketing research. Enfin il y a encore du boulot !

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11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 15:30

L’hôtel ou nous dormons, qui est le seul potable dans le coin (et encore potable est vraiment le mot minimum…) se trouve à 1h30 de 4x4 de l’endroit ou nous allons ces trois jours. Ca me parait complètement fou quand je m’imagine ces distances en France : c’est la moitié d’un aller Lille-Lyon !! Mais là nous faisons nos Km sans vraiment nous en étonner. Quoique nous ayons quand meme décidé de camper dans le parc la prochaine fois que nous venons. Ou alors d’aller dormir chez les habitants qui nous ont bien entendu proposé de loger chez eux. Donc lever bien tot, petite douche froide au réveil pour bien commencer la journée. Au seau, avec de l’eau qui sent la terre.


                Après le trajet nous sommes accueillis sous une grande tente dressée au milieu du village des réfugiés. La responsable locale de CARE INTERNATIONAL, l’ONG financé par le ministère allemand pour construire les maisons d’ici, nous accueille avec joie. Elle s’appelle Betty, vient de Kigali, parle un très bon francais. Les gens se rassemblent petit à petit. On commence bien une heure plus tard que l’horaire entendu la veille. C’est normal Marine me répètent sans cesse Cécile et Ngabo. On est en Afrique ici !! Nous commençons donc le « Training » : informer les villageois sur le tourisme. Qu’est ce qu’un touriste, comment se comporter face à lui, que cherche-t-il ici ? Que peut-il amener de bon à la communauté ? Comment développer les produits locaux pour les vendre ensuite ? Les gens se prennent au jeu de l’échange et répondent, posent des questions, applaudissent. Je m’éclipse discrètement munie de l’appareil photo de mon chef : je suis aux anges. Devant moi des dizaines de visages tendus vers l’orateur. Des tissus de toutes les couleurs, des regards de curiosité et d’intérêt, des bébés qui cherchent le sein de leur mère. Des mères partout. Jeunes ou moins jeunes, bébés dans les bras ou dans le dos. Fatiguées ou souriantes. Ou les deux en même temps… J’essaye de capter ces instants au travers de l’objectif. Les gens se laissent photographier sans problème et demandent à voir le résultat. Je vois la beauté partout…je me demande souvent si je ne suis pas un peu lyrique ou naïve au beau milieu de ce village ou la pauvreté est criante. A la fin du training, on réorganise l’espace sous la tente. Les gens s’écartent brusquement emmenant bancs et enfants avec eux. Des femmes s’avancent en chantant et frappant dans leurs mains. Le rythme du tambour embrase l’assemblée. Et les corps s’élancent vers le milieu. Mélange de danses rwandaises et tanzaniennes : quoi de mieux pour comprendre la vie des ces « retournés » ? Les bras se balancent de haut en bas, les pieds frappent le sol soulevant des petits nuages de poussière. Des sourires et des rires se forment sur les visages. Et puis on vient me chercher et voilà que la musungo (la blanche) se retrouve au milieu d’un cercle d’au moins 150 personnes à montrer à quel point elle n’a jamais appris à danser. En tous cas je m’amuse et quand j’essaye de remuer mes fesses, j’ai l’avantage de faire rigoler tout le monde.


           La journée se roule lentement dans la chaleur de cette journée de Juillet. Nous allons manger. Comme d’habitude bananes bouillies dans une sauce avec de la viande de chèvre. Je n’en peux déjà plus des bananes !!! La sauce est un vrai régal, les gens ravis de nous accueillir dans leur maison. Nous goûtons leur lait local : il a le goût du feu et ça me fait un drôle d’effet d’avaler cela. Mais je souris juste et lève le pouce vers le haut en signe d’approbation. C’est une technique spéciale de conservation du lait qui fait règle ici. On nous dit que ce lait peut se garder des semaines (bien sur sans frigo à qui le dit-on ??) sans perdre de sa saveur. Hmm Tanja et moi nous regardons, l’air de dire. Oh Gott quel age a le lait que nous venons de boire ? Laquelle sera sur les toilettes en première ce soir ?? Ensuite nous faisons le tour des coopératives du village. Paniers, savons, miel, menuiserie, tricots. Ce sont de chouettes moments. Sorte de fierté des gens à nous montrer ce qu’ils font, ce qu’ils peuvent vendre, comment ils le font etc. Nous notons, nous prenons toutes les idées puis nous déciderons plus tard de ce qu’il est possible de montrer aux touristes. Je prends aussi le temps d’observer les gens dans leur environnement quotidien : les enfants sont tous pieds nus et ont un ventre énorme, parfois même difforme signe clair de leur malnutrition. L’école primaire la plus proche (pour les 6 à 8 ans) se trouve à 3km, celle des 8-12 ans est à 7km. Plus d’une heure de marche matin et soir pour aller à l’école. Je ne peux m’empêcher de penser à ma propre enfance, aux quelques mètres qui séparaient la porte d’entrée de ma maison de celle de l’école. Un bout de place et une route à traverser, départ programmé 1 minute avant que la cloche ne retentisse. La petite fille qui me regarde prendre les photos doit traverser deux collines avant d’aller se remplir la tête de mots nouveaux.  Les maisons sont vétustes mais protègent des éléments et des animaux. Le sol est sec, il ne pleut presque jamais dans cet endroit et les habitants n’arrivent pas à cultiver malgré leurs nombreux efforts. On nous parle de projet d’irrigation avec l’eau du lac qui se trouve en contrebas. Encore au stade de projet. Et les gens sont toujours dépendants de l’aide extérieure.


                     
Le dernier moment au village est assez fort : nous allons rencontrer la doyenne du village. Elle est née au Rwanda en 1912, ce qui lui donne le coquet age de 96 ans !!! En Afrique ce genre de spécimen est vraiment rare ! Nous nous intéressons particulièrement à son histoire en tant que réfugiée. Elle nous raconte son départ pour la Tanzanie alors qu’elle avait moins de 20 ans et un enfant dans le dos. Famille, mari mort, plus que l’exil comme perspective. Elle s’est remarié à un tanzanien, lui a donné 4 autres enfants. Puis en 2006 elle a été expulsé avec les autres et s’en est retourné voir sa terre natale accompagnée de son fils. Elle nous assure qu’elle est contente. Et ajoute que de toutes façons elle est vieille et plus bonne à rien donc finalement le Rwanda ou la Tanzanie ça ne change pas grand-chose pour elle… Embrassades et « Murakoze » (merci en Kinyarwanda) fusent au moment du départ.


                   Le retour sur la piste empruntée déjà plusieurs fois offre toujours des nouveautés. Bouse d’éléphants, famille de singes, impalas. Puis plus loin enfants sautant sur le bord de la route, maisons peintes en mille couleurs. Encore les ombres des arbres sur les façades. Le rouge de la terre qui ressort comme jamais dans la lumière de fin du jour. Les trajets sont animés. Nous faisons des blagues sur tout et n’importe quoi. Cécile apprend des mots d’allemand. Tanja et moi du kinyarwanda. Ngabo nous donne sa version des problèmes diplomatiques franco-rwandais. On fait le projet d’aller voir le prochain match de foot dans le grand stade Amahoro de Kigali : Rwanda contre Ethiopie !! Ah mon cœur flanche… Ou celui d’aller danser la salsa jeudi soir dans un bar de la capitale. Cécile et Ngabo nous parlent de leur président, Paul Kagame et viennent confirmer ce que je pensais. Le peuple rwandais dévoue un véritable culte pour cet homme qui est vraiment aimé de tous. Cela va finalement bien avec cette mentalité d’unité à toute épreuve qui prévaut dans ce pays. Enfin cela pourrait faire l’affaire d’un chapitre entier, que je réserve à plus tard. Il est encore tôt mais je suis crevée, et ne vais pas tarder sombrer dans un sommeil réparateur je l’espère. Mon moral ayant retrouvé une forme incroyable, mon estomac veut se rattraper des derniers jours et me demande sans arrêt de la remplir. C’est bon signe ! Mais vu le peu de bouffe qu’il y a ici, je ne vais pas prendre trop de kg. Chocolat ? Bon courage pour en trouver… Fromage ? Tu rêves !! Glace ? Crème ? Beurre ? Tu délires !!! Par contre banane, chèvre, patates et manioc à volonté !!

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11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 15:21

Ca y’est j’ai mon déclic ! Je suis si heureuse et j’espère de tout cœur que ce sentiment de joie et de plénitude dont je me sens tout d’un coup remplie va juste se confirmer avec le temps.Akagera-Adventures-. Akagera-Adventures-. 

Nous sommes partis ce matin à 4 (Ngabo, Cécile, Tanja et moi) direction plein Est, vers la région du parc d’Akagera. Cet endroit est un des principaux parcs du pays. Il se trouve à la frontière avec la Tanzanie. Plein d’animaux, d’oiseaux de toutes sortes, de lacs, une rivière et une riche faune…

C’est un projet qui a été commencé il y a déjà quelques mois. L’idée était d’utiliser la rivière pour faire du outdoor tourism, du canoë, et en meme  temps d’intégrer les différentes communautés qui habitent aux environs du parc. Nous avons abandonné l’idée de la rivière pour l’instant, la précédente expédition ayant eu d’assez importants problèmes de logistique. Nous avons décidé de nous focaliser sur deux villages. L’un est assez éloigné de toute ville, et se trouve à la lisière du parc, dans le Sud. Il y a différentes activités que nous pourrions proposer aux touristes. Notre rêve serait de pouvoir vraiment organiser un truc de campeur, avec soirée auprès du feu avec des villageois, contes et compagnie.. Il est possible de camper dans le parc naturel (ce que nous allons peut être faire la prochaine fois !!) et ce serait vraiment génial de pouvoir faire un truc plus proche de la nature et des gens. Enfin ce sont des idées comme ca.. Aujourd’hui le but était d’aller dans les deux villages et de parler aux responsables afin de voir ce qui était possible, et de leur dire que nous allions repasser demain pour donner une matinée d’informations sur les touristes aux villageois.


                    Le second village est un peu particulier. En fait c’est un village qui a été construit par les allemands afin de loger les familles de réfugiés rwandais arrivant de Tanzanie. En effet la Tanzanie qui accueillait depuis 1957 des vagues de réfugiés rwandais sur son sol a brusquement décidé en 2007 de les renvoyer chez eux. Personnes établies sur le sol tanzanien depuis plusieurs générations, forcées de reprendre la route pour leur pays natal, inconnu pour certains. Le gouvernement rwandais a du leur trouver du terrain. C’est un peu difficile étant donné le nombre de personnes vivant au Rwanda dans un espace restreint. Il leur a donc accordé des terres au Sud du Parc d’Akagera, coin plutôt sec et sablonneux par rapport au reste du pays. Ressemble déjà un peu à la savane africaine. En bref rien à voir avec le reste du pays tout vert, vallonné et sans grand manque d’eau. Un nombre assez grand de maisons a été construit l’année dernière pour ces familles. Je crois que le nombre est plus de 350 logements. On dénombre environ 1650 personnes vivant dans ce village de réfugiés. L’idée est donc de développer un tourisme qui aille dans ces deux villages. En effet les communautés alors qu’elles habitent juste à coté du parc ne bénéficient en rien du tourisme. Ils ne voient d’ailleurs jamais de touristes. Ou alors juste passe en 4x4 photographiant les babouins et zèbres du coin…et encore…


                     Nous avons donc plusieurs idées, faire participer les touristes aux activités des gens (agriculture, fabrique de ciment, peinture sur tissu), les faire manger dans le village selon la cuisine locale, ou même apprendre à cuisiner ensemble…cela donnera des revenus à plusieurs personnes du village. Pour le village de réfugiés nous voulons orienter le tour sur un truc plus éducationnel : cela signifie organiser un réel échange entre touristes et réfugiés. Dans quelle situation vivent-ils ? Dans quelles circonstances sont-ils partis ? Quels témoignages sont possibles en tant que réfugié (donc retour au pays des anciens mais arrachement de sa terre natale..) ? Des jeunes, des vieux, sûrement des visions différentes. Et puis surtout quelles perspectives d’avenir pour eux…Nous allons travailler avec plusieurs coopératives, dont une de femmes qui se fait déjà une joie de nous préparer à manger demain.


                   Nous avons tous les 4 été très très touchés par la gentillesse et l’accueil des gens. Des sourires, des mains qui se tendent, des regards curieux mais remplis de sympathie. Des enfants qui ne réclament pas « akachupa akachupa » (bouteille bouteille) ou « money money » mais qui s’approchent, nous saluent et posent pleins de questions. J’ai pu leur démontrer que j’étais capable de marcher sur le sol sans mes chaussures ! Ils étaient ravis ! Les vieux, les enfants, les mamans, les hommes. Tous sont pleins d’une chaleur qui nous motive vraiment : pas de méfiance, pas de mendiants malgré la pauvreté de ces villages. Les gens sont très beaux et les paysages nous renversent. Des fleurs poussent sur les bords de route, les femmes portent des pagnes aux mille et une couleurs. Les maisons sont parfois colorées d’une manière tout à fait originale, les arbres me comblent de joie. La terre est rouge. Les ombres s’affirment petit à petit sur le sol. Les gens nous observent avec des sourires ou juste de la curiosité. A demain à demain !

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7 juillet 2008 1 07 /07 /juillet /2008 15:16
First-impressions--rwanda First-impressions--rwanda  

Giseyni, lac Kivu, frontière avec la RDC

 

Quelques impressions en vrac.

L’air rafraîchissant du lac, la plage de sable bordée d’arbres qui me fascinent. Le sentiment étrange de savoir le Congo à quelques centaines de mètres. Rencontre avec Yves, étudiant rwandais tout heureux de pouvoir parler en français avec les blanches débarquées de Kigali. Folle soirée de danse sur la piste d’une discothèque avec l’équipe de NDA, pic nique poulet frites sur la plage, visite d’une école et débats très enrichissants avec l’équipe enseignante. Soirée de solitude où je voudrais tout envoyer au diable, même le beau lac pour me retrouver dans mon jardin de Dompierre. Fatigue de passer tout le temps d’une langue à une autre. Crainte d’aller me balader toute seule dans les rues.

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Mille collines et une Marine

Bonjour à toi!
Bienvenue sur ce blog où tu pourras suivre mes aventures africaines pendant 3 mois au Rwanda. 
En espérant te faire voyager un peu, et te donner beaucoup envie.. 
Bonne lecture et à très bientôt..



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